Stage de fabrication de cordes en boyau de mouton au TAC Poitiers du 31 mars au 2 avril 2018, encadré par Yves D'Arcizas, facteur de harpes médiévales.

Trois jours de vrai bonheur collectif, d'apprentissage en action, de partage tripal en doubles-nœuds, de rencontres au pied du mur et du chevalet, au bord du bol, avec l'harmonie en fort sous-entendu émergeant çà et là en notes, probablement plus riches en harmoniques que dans nos vie de clients musiciens.

 

Je suis rentré à la maison rempli de souvenirs et d'envies. Je sais maintenant que je peux, que je dois, et qu'il reste encore tant à redécouvrir, à réinventer, à inventer…

 

On a fait dessaler les menus ou masses, défait le nœud de l’écheveau, séparé les « brins », assemblé des faisceaux en doublant, triplant, jusqu’à douze fibres, noué, torsadé le tout en exprimant l’eau et répartissant les spires, tendu les longues vrilles, laissé sécher, puis massé, huilé, mesuré en long et en diamètre… et enfin essayé.

 

Merci à tous avec une priorité à ceux qui ont fait que les cordes ont vibré : Evelyne l’accueillante châtelaine, Yves aux pieds nus, Violaine et son bon sens – tous deux à faire venir chez vous d’urgence pour organiser un même apprentissage – …

 

Sans oublier le personnel de l'atelier et les artistes en cuisine !

 

Ne manquez pas les plans de violon-boîte à cigares publiés par mes grands amis de Cigar Box Nation :

http://www.cigarboxnation.com/page/how-to-build-a-cigar-box-violin-1940-plans

Le lien qui mène à la présentation de l'exposition qui s'est déroulée à Angers :

http://www.cg49.fr/culture/expo_lutherie/presentationCollections.html

 

et celui qui présente nos 100 violons :

http://www.cg49.fr/culture/expo_lutherie/presCol_violonsAme.html

On m'a demandé d'afficher les répliques que je fais des instruments de poilus, notamment du camp de Königsbrück. Voilà deux violoncelles :

Et voici le premier violon, d'après les photographie et un modèle authentique de la collection Saranghi, merci à Marie-Claude Barrot :

Violons de l'âme

Violons d'art populaire

Violons d'amateurs…

"Dives Buissonnières" à Moncontour (Vienne), bal pour enfants 2012, avec un violon fait par le regretté Yves Pacher.
"Dives Buissonnières" à Moncontour (Vienne), bal pour enfants 2012, avec un violon fait par le regretté Yves Pacher.

 

Près de 80% des instruments de fabrication populaire sont des cordophones, et plus de la moitié des violons. Le charme particulier de leur forme, emblématique de la musique, leur capacité à fréquenter tous les genres, des campagnes aux villes, du “classique” aux jazz, leur paradoxale simplicité de facture (pas de frettes, pas de trous à accorder...), sont autant de raisons qui poussèrent les luthiers amateurs à copier, de près, de loin ou de mémoire, les modèles mythiques de Crémone ou d’ailleurs. Un battoir à linge, une raquette, une poële, une pelle, une bassinoire, une canne ou tout autre objet à manche, pour un ventriloque de circonstance, peuvent créer une illusion paradoxale et convenue. Vous voilà promu violoniste, même si c’est pour le temps du Carnaval.

 

 

 

Une bonne moitié de ces violons furent fabriqués pendant la Première Guerre Mondiale, en seconde ligne ou dans les camps de prisonniers. Leur charge émotionnelle, due aux inscriptions qui les “tatouent”, aux matériaux employés, aux astuces de facture, à la réinterprétation des formes, est restée presque intacte. Le son de ces “ersatz” n’est certes pas “académique”... mais on peut le qualifier simplement de différent ; d’ailleurs chacun de ces instruments a une couleur, un volume, des harmoniques qui lui sont propres. On peut considérer qu’ils sont précisément, de façon paradoxale et caricaturale, l’occasion d’apprécier la personnalité de chacun de nos instruments, même lorsqu’ils correspondent au modèle, ou lorsqu’ils sortent des mêmes mains...

 

 

 

De la copie la plus fidèle au simple geste, en passant par les souvenirs trompeurs et les assemblages de fortune, les violons de facture populaire sont des poèmes en lettre ouverte adressés à la musique et à tout ce qu’on préfère dire du bout des doigts plutôt qu’avec des mots.

 

 

 

La collection de Claude Ribouillault est unique : plus de 300 violons/altos/violoncelles populaires, copies méticuleuses ou montages surréalistes (bidons, boîtes à cigares, casques...), mais aussi milliers de clichés anciens. Violons certes, mais aussi toute la parentèle des instruments à archet… dans leurs versions "distinguées" autant que frustres…

 

 

CFMI Lille3, ferme d'en-haut à Villeneuve d'Ascq.

http://live3.univ-lille3.fr/video-etudes/autour-des-violons.html

 

Opération pour le CFMI de Lille3, avec exposition, animations et ateliers (D. Gauvrit, J.-F. Vrod). Merci à Jean Jeltsch et Muriel De Poorter !

Ecomusée de Renne…

http://vimeo.com/35909796

 

Fête du violon à l'écomusée de Rennes…

https://plus.google.com/photos/109192217983589308647/albums/5589424342931737185?banner=pwa&authkey=COaElMm_meqhaA

 

Quelques photos de l'exposition à la Roche d'Oëtre, en Normandie, près de Flers (Orne)…

Didier Oliver & Joachim Montbord à la maison, avec une copie de violon du camp de Königsbrück (Grande Guerre) et une guitare allemande XIXe siècle. Accompagnement pour une prépa de crumble…